Les velléités de guerre commerciale entre les États- Unis, la Chine et l’Europe se sont à nouveau retrouvées au cœur des préoccupations des investisseurs en cette fin de semestre. Les marchés ont été marqués par une volatilité importante sur les actions des secteurs industriels, automobiles et technologiques, en ligne de mire des mesures protectionnistes.
De ce fait, les indices actions européens clôturent le semestre pour la plupart en territoire négatif depuis le 1er janvier 2018, à l’exception du CAC40 (+0,2%).
LE PROTECTIONNISME COMMENCE À SE FAIRE SENTIR
La première victime déclarée du protectionnisme est le constructeur automobile Daimler. En effet, le groupe allemand fabrique certains modèles aux États- Unis pour les exporter en Chine, et a averti le marché que ses résultats annuels seront en recul en raison des nouvelles taxes à l’importation prévues par l’administration Trump.
Du côté des entreprises américaines, certains acteurs commencent également à monter au créneau à l’image d’Harley Davidson, qui menace tout simplement de produire ses motos ailleurs que sur le sol américain. Les indicateurs de confiance des industriels commencent donc à s’étioler. Néanmoins à ce stade, les mesures de taxation proposées sont encore très éloignées des mesures réellement mises en œuvre.
Les enjeux politiques pour Donald Trump sont par ailleurs nombreux dans les prochains mois, avec notamment des élections de mi-mandat en novembre.
LA PUBLICATION DES RÉSULTATS D’ENTREPRISE, LE JUGE DE PAIX ?
En parallèle à la nervosité ambiante palpable sur le plan géopolitique, la microéconomie devrait prochainement reprendre ses droits sur les marchés boursiers, car nous allons entrer mi-juillet dans la période de publication des résultats des entreprises pour le deuxième trimestre.
Après un premier trimestre globalement conforme aux attentes, les perspectives et commentaires des managers seront déterminants pour la suite de l’année. De forts écarts de performances sont visibles depuis plusieurs mois entre les secteurs de types croissance/value (luxe, technologie d’un côté versus banques, automobiles et matières premières de l’autre) ainsi qu’au sein des secteurs eux-mêmes.
A ce stade, la croissance des bénéfices des entreprises européennes est attendue aux alentours de 8% en 2018, soit un niveau tout à fait acceptable compte tenu du contexte macroéconomique actuel.